LES SCYNARIOS CLIMATIQUES FICTIFS
Grâce au 6e rapport d’évaluation du Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (GIEC), une nouvelle génération de scénarios climatiques permet de mieux appréhender les choix sociétaux qui nous attendent. À travers 3 récits fictifs, plongez au cœur d’un monde en pleine mutation climatique.
Scénario SSP1-2.6 : « ce qu’il faut absolument atteindre »
9 septembre 2050, 8 heures du matin. Le thermomètre affiche déjà 20°C. Malgré les efforts de la mairie pour végétaliser la ville, l’îlot de chaleur urbain persiste. J’écarte le lierre abondant de la porte d’entrée et sors dans la rue. Je croise Jean, mon voisin, qui regarde le monde passer, assis sur un banc. Il va fêter ses 80 ans la semaine prochaine, une belle performance !
Je continue mon chemin le long des quais, l’eau affleure le rebord par endroits, signe que la marée doit être haute. La rue s’anime progressivement, je me fais dépasser par de nombreux autobus électriques et des centaines de vélos. Certaines personnes, comme moi, préfèrent marcher, c’est meilleur pour la santé. La plupart se rendent au travail, dans les boutiques florissantes du centre-ville ou dans les MU, les maraîchages urbains, si essentiels à notre alimentation. Les gens semblent heureux.
En poursuivant ma route, je manque de trébucher dans un fossé végétalisé destiné à stocker l’eau de pluie. Il y en a partout maintenant. L’eau est une ressource tellement indispensable qu’on la retient par tous les moyens pour lutter contre la sécheresse extrême qui sévit désormais tous les 5 ans. La nature, quant à elle, s’épanouit de plus en plus. Les arbres sont majestueux et abritent une grande diversité d’espèces. Les oiseaux sont si nombreux que j’en viens presque à me plaindre du bruit. On peut même se réjouir de voir les rues envahies de parterres fleurs, et ce grâce aux résidus de boue séchée de la dernière inondation, il y a 2 ans.
Je presse le pas, ma patronne m’attend pour la préparation des repas. Oui, je travaille dans la restauration, j’adore les légumes. D’ailleurs, je dois passer aux halles acheter des potimarrons. Je mets peu de temps à rejoindre la périphérie de la ville, la dernière loi « travail » ayant permis à de nombreux actifs comme moi de se reloger au plus près de leur lieu de travail. Autant dire que c’est une sacrée économie de temps et d’énergie. Les halles se trouvent à deux pas de mon petit restaurant. Les prix ont légèrement augmenté cette année, à cause d’une baisse sensible des rendements. Les bras chargés, je pénètre dans la salle de restauration et entame ma journée.
Scénario SSP2-4.5 : « ce qu’il va probablement nous arriver »
9 septembre 2050, 8 heures du matin. Le thermomètre affiche déjà 22°C. Malgré les efforts encore insuffisants de la mairie pour végétaliser la ville, l’îlot de chaleur persiste. J’écarte le lierre de la porte d’entrée et sors dans la rue. Je croise Jean, mon voisin, qui regarde le monde passer, assis sur un banc. Il tousse violemment à mon passage, il ne supporte plus la chaleur…
Je continue mon chemin le long des quais, et je patauge dans l’eau de mer qui gagne du terrain. Peut-être devrais-je songer à changer d’itinéraire. La rue s’anime progressivement, je me fais dépasser par des autobus électriques et des voitures hybrides. Les vélos essayent de suivre le rythme. Certaines personnes, comme moi, préfèrent marcher, malgré la sueur qui dégouline. La plupart se rendent au travail, dans les boutiques du centre-ville ou dans les MU, les maraîchages urbains, qui se développent pour apporter un peu de légumes frais. Les gens semblent soucieux.
En poursuivant ma route, je manque de trébucher dans un caniveau. Ils sont profonds maintenant. L’eau est une ressource tellement indispensable qu’on la retient dans d’immenses réserves souterraines pour lutter contre la sécheresse extrême qui sévit désormais tous les 3 ans. La nature, elle aussi, profite de ces réserves pour s’épanouir. Les arbres commencent à s’implanter et abritent quelques espèces, notamment des oiseaux dont les chants égayent mes oreilles. En revanche, les rues peinent à se couvrir de parterres de fleurs, l’inondation de l’année dernière ayant laissé des traces.
Je presse le pas, ma patronne m’attend pour la préparation des repas. Oui, je travaille dans la restauration, j’adore les légumes. D’ailleurs, je dois passer au supermarché acheter des courgettes. Je dois emprunter un tramway pour rejoindre la périphérie de la ville. La densité de la foule rend la respiration difficile, sans parler des odeurs. Le supermarché est assez proche de mon petit restaurant. Les prix ont encore augmenté cette année, à cause d’une nouvelle baisse de rendement. Les bras chargés, je pénètre dans la salle de restauration et entame ma journée.
Scénario SSP5-7.0 : « ce qu’il faut absolument éviter »
9 septembre 2050, 8 heures du matin. Le thermomètre affiche déjà 24°C. Malgré les efforts des habitants pour végétaliser la ville, l’îlot de chaleur urbain est écrasant. J’écarte le lierre séché de la porte d’entrée et sors dans la rue étouffante. En passant devant un banc, je pense avec émotion à Jean, mon voisin, qui nous a quittés la semaine dernière. Foutue canicule, je l’aimais bien.
Je continue mon chemin en évitant le port, devenu inaccessible pour les piétons depuis que l’eau a débordé. La rue s’anime rapidement, je me fais dépasser par des cars et des voitures hybrides. Les vélos peinent à trouver leur place. Certaines personnes, comme moi, préfèrent marcher, même si des pauses régulières à l’ombre sont devenues indispensables. La plupart se rendent au travail, dans les boutiques défraîchies du centre-ville ou dans des bureaux climatisés. Les gens semblent résignés.
En poursuivant ma route, je manque de trébucher dans un caniveau. Malgré son importance vitale, l’eau file toujours vers la mer. Elle serait pourtant précieuse pour lutter contre les sécheresses extrêmes qui sévissent désormais tous les ans. La nature, quant à elle, manque cruellement d’eau. Les arbres souffrent autant que les animaux, notamment les oiseaux, dont les chants se font de plus en plus rare. Sans parler des parterres de fleurs détruits par les inondations à répétitions.
Je presse le pas, ma patronne m’attend pour la préparation des repas. Oui, je travaille dans la restauration, j’adore les légumes et la viande. D’ailleurs, je dois passer à l’hypermarché acheter des produits surgelés. Je dois emprunter un métro pour rejoindre la périphérie de la ville, mais la foule est dense et un mal de tête me prend. L’hypermarché n’est pas très loin de mon petite restaurant. Les prix, eux, sont loin d’être abordables, à cause d’une mauvaise année de récolte qu’ont connue les Agrogroupes. Les bras chargés, je pénètre dans la salle de restauration et entame ma journée.
Cet article a été rédigé par Gurvan, “A bicyclette pour la planète ! Et en plus je roule aux légumes bio.”
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