Santé environnementale liée aux politiques d’urbanisme
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- LE 5 January 2024

L’IMPACT CRUCIAL DES CHOIX URBAINS SUR NOTRE SANTÉ ENVIRONNEMENTALE

Bien qu’ancrés dans le quotidien de tous et toutes, les enjeux de la santé environnementale passent souvent inaperçus aux yeux de la population, tant nous avons tendance à nous être habitués à la qualité parfois douteuse de notre milieu de vie. La santé environnementale représente l’ensemble des effets sur la santé des facteurs de notre environnement, tels que la pollution de l’air, de l’eau, des sols, les déchets, ou encore l’insalubrité.

Les facteurs environnementaux : une cause de décès discrète mais redoutable

Souvent sous estimés et invisibles, les facteurs environnementaux constituent une cause redoutable de décès chaque année en France et à l’international. L’Organisation mondiale de la Santé (OMS) résume très bien la notion de santé environnementale . Elle recouvre “les aspects de la santé humaine, y compris la qualité de la vie, déterminés par les facteurs physiques, chimiques, biologiques, sociaux, psychosociaux et esthétiques de notre environnement.”

Une mauvaise prise en compte et évaluation de ces facteurs est pourtant susceptible d’affecter la santé des générations actuelles et futures, la grande majorité des décès étant causée par des maladies cardio-vasculaires. Ce n’est plus une surprise, une assez large partie des citoyens en sont bien conscients : 7  français sur 10 estiment que le lien entre santé et environnement est évident.

The personnes vulnérables sont les premières victimes : les enfants et les personnes âgées sont les plus exposés aux risques environnementaux, particulièrement chez les enfants de moins de 5 ans et chez les personnes de 50 à 75 ans.

Des chiffres non négligeables

  • Lors de la conférence d’Helsinki en 1994, l’Organisation mondiale de la santé (OMS),  en Europe les facteurs environnementaux qui auraient pu être évités ou supprimés provoquent pas moins de 1,4 million de décès par an, soit au moins 15% des décès.
  • A plus large échelle, l’OMS estime également que  23 % des décès et 25 % des pathologies chroniques dans le monde seraient causés par des facteurs environnementaux et comportementaux tels que la qualité de l’air, de l’eau, l’alimentation ou encore les modes de vie.
  • En France, la pollution de l’air à elle seule est responsable de 48 000 à 72 000 décès prématurés par an (soit à peu près 10% des décès)  selon les données de la Direction générale de la santé et de la Direction générale de la prévention des risques.
Politiques urbaines et préservation de la santé environnementale

Selon le Dr Margaret Chan, Directeur général de l’OMS, «la santé de la population passe par la salubrité de l’environnement», «si les pays ne prennent pas des mesures afin que les populations vivent et travaillent dans un environnement sain, des millions de personnes continueront à tomber malades et à mourir prématurément».

Des politiques urbaines inadaptées

D’après l’Agence Nationale de la Cohésion des Territoires, la politique de la ville vise à “réduire les écarts de développement au sein des villes, à restaurer l’égalité républicaine dans les quartiers défavorisés et à améliorer les conditions de vie de leurs habitants”. Plus précisément, les politiques urbaines représentent les politiques mises en place au niveau d’une ville ou à un échelon plus élevé afin d’aménager son territoire (logement, transports, espaces verts, proximité des services de santé …). Or, un grand nombre de facteurs de risque environnementaux, tels que la pollution de l’air ou l’exposition à des substances toxiques, résultent de la politique d’urbanisme des villes.

Quelques exemples de politiques urbaines incohérentes avec la préservation de la santé des populations urbaines :

  • L’artificialisation des sols

Sur la précédente décennie, 24 000 hectares d’espaces naturels, agricoles et forestiers ont été consommés chaque année en moyenne en France (près de 5 terrains de football par heure).

  • Le manque d’espaces verts

Conséquence directe de l’artificialisation des sols, le manque d’espaces verts participe à la pollution de l’air.

  • Le rénovation et d’isolation thermique des bâtiments

La rénovation énergétique des bâtiments constitue un moyen de lutter contre le réchauffement climatique, et donc de préserver la santé humaine.

Les leviers d’action du gouvernement

A condition d’être bien orientées, les politiques urbaines constituent un levier d’action majeur pour contrer les risques environnementaux qui pèsent sur la santé humaine.

  • Le plan national santé environnement (PNSE)

Depuis la Conférence de Budapest en 2004, la France élabore tous les cinq ans un plan national santé environnement afin de réduire l’impact de notre environnement sur la santé de tous. 4 leviers principaux sont déployés :

→ S’informer, se former et informer sur l’état de notre environnement et les bons gestes à adopter pour notre santé et celle des écosystèmes ;

→ Réduire les expositions environnementales affectant la santé humaine et celle des écosystèmes.

→ Démultiplier les actions concrètes menées par les collectivités dans les territoires.

→ Mieux connaître les expositions et les effets de l’environnement sur la santé des populations et sur les écosystèmes.

  • La réduction de l’usage des pesticides (Plan Ecophyto II+)

→ Mettre en valeur une agriculture plus respectueuse de l’environnement et de la santé des agriculteurs et des consommateurs.

→ Encadrement de l’usage de pesticides afin de renforcer la protection des riverains vis-à-vis de l’exposition aux produits.

  • Le développement des pistes cyclables

Le plan vélo et marche 2023-2027 prévoit d’aider les collectivités à financer des projets d’infrastructures cyclables sur leur territoire et à promouvoir l’utilisation du vélo auprès des populations.

  • Concrétiser et financer la végétalisation des villes

La Mairie de Paris veut continuer son grand projet de végétalisation de la capitale et a pour ambition de créer 300 nouveaux espaces de verdure ces prochaines années.

La mise en place de politiques urbaines ambitieuses et cohérentes avec le réchauffement climatique est capitale afin d’assurer la santé des populations urbaines. La politique de la ville a une place centrale dans ce but et doit encore gagner en précision quant aux moyens pour la mettre en oeuvre. En effet, certains jugent que certaines dispositions en matière environnementale sont encore trop déclaratives et devraient être davantage assorties de véritables mesures pour les mettre en application, voire de sanctions.

This article was written by Roxane, « Grande amatrice de documentaires scientifiques et amoureuse inconditionnée d’audiovisuel, lâches moi dans une salle de ciné et sois certain.e que j’y passerai la journée ! »