L’essor des tiers-lieux et éco-lieux
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- LE 19 October 2023

LES NOUVEAUX LIEUX DE PARTAGE RESPECTUEUX DE L’ENVIRONNEMENT

À l’heure du changement climatique, de l’effondrement de la biodiversité et de l’explosion des inégalités, de plus en plus de personnes cherchent d’autres manières de vivre. De nouveaux lieux émergent alors, poussés par l’envie de se reconnecter à soi, aux autres et à son environnement. Il y est question de partage, d’apprentissage et de vivre-ensemble.

Faisons la différence : éco-lieu et tiers-lieu

Éco-lieu :

L’éco-lieu est souvent un projet porté par une ou plusieurs familles dont le but est de créer un endroit de vie. Chacun.e y est libre de s’emparer d’une partie du projet : création d’un jardin pour s’auto-alimenter, construction d’habitats légers, partage de savoirs pour créer de la lessive, du pain, des confitures, des jeux… Tout peut se trouver dans un éco-lieu, qui se basera sur la solidarité et le faire-ensemble. Dans quelques rares cas, le nombre d’habitants grandissants en font un éco-village.

L’éco-lieu est donc centré sur le vivre-ensemble au quotidien, pas forcément ouvert au public, et plus centré sur l’aspect écologique.

Tiers-lieu :

Le tiers-lieu fait référence à l’origine un troisième espace, entre le bureau (sous-entendu son lieu de travail) et la maison (son lieu de vie), où l’on peut se retrouver et échanger, un lieu social donc. Partant de ce seul critère, le tiers-lieu se décline sous des dizaines (voir des centaines) de formes : cantine solidaire, espace de co-working, fab lab (laboratoire de fabrication), repair café, friperie, scènes ouvertes, etc. La plupart des tiers-lieux regroupent plusieurs formes, plusieurs espaces, pour mutualiser les compétences et répondre aux enjeux actuels. Ils reposent généralement sur des valeurs écologiques et/ou solidaires.

À part dans une forme de logements précaires d’urgences par exemple, personne n’habite au sein du tiers-lieu.

Un début timide

Leurs noms sont peut-être récents mais le concept des tiers-lieux et éco-lieux n’a rien de nouveau. Le concept de tiers-lieux est défini dans les années 80 par le sociologue urbain américain Ray Oldenburg.

Il sera surtout le concept préféré de l’Economie Sociale et Solidaire pour favoriser la coopération et la création de nouvelles manières communes de faire. A l’échelle nationale, si le phénomène est d’abord né dans les métropoles, il a largement gagné les territoires ruraux : 46 % des tiers-lieux recensés aujourd’hui en France sont situés hors des métropoles.

De même, les éco-lieux ont tendances à se développer plutôt à la campagne, où l’espace permet leur développement. Ce sont cependant des projets qui mettent des années avant de faire leur preuve, d’où leur lenteur à atteindre oreilles du grand public, et à être reproduit ailleurs.

L’essor des dernières années

En 2018, 1800 tiers-lieux sont recensés en France. En 2023, nous passons la barre des 3500, et 5000 sont envisagés pour 2025 (source : infographie France Tiers-Lieux). Pourquoi cet essor soudain ? La résilience des territoires ; face aux différentes crises, c’est localement que la résistance se constitue. L’entraide locale, humaine, logistique, économique, permet de renforcer les liens entre les différents acteurs. Ce sont souvent les communes les premières à soutenir la création de tiers-lieu ou d’éco-lieu car derrière il y a de la formation, de la création d’emploi, de la dynamique apportée dans des endroits parfois sans aucune activité.

En 2019, l’Etat remarque le début de l’engouement pour les tiers-lieux et décident de lancer son programme “Nouveaux lieux, nouveaux liens” et contribue à hauteurs de plusieurs millions d’euros à leur développement à travers tout le territoire métropolitain. Il façonne en 2022 l’association France Tiers-Lieux, regroupant différents ministère, l’ANCT et l’association nationale des tiers-lieux, qui a pour objectif de soutenir et pérenniser les projets de tiers-lieux.

Des exemples exemplaires

L’éco hameau du Plessis, le plus grand écolieu de France :

C’est une vie à part entière qui s’y passe : les habitants des 28 maisons et bâtiments communs, ainsi que 24 personnes âgées en habitat groupé, se côtoient tous les jours et mènent de nombreuses activités ensemble : permaculture, lessive, s’échanger des savoir-faire en tout genre pour apprendre par soi-même mais aussi avoir le plaisir de partager ses compétences.

Le village Emmaüs Lescar-Pau

Des images valent parfois mieux que des mots, découvrez le village d’Emmaüs en vidéo !

De nombreux autres exemples sont à retrouver dans Le Tour de France des écolieux, accessible gratuitement dans la libraire de l’ADEME.

La croissance du nombre d’éco-lieux et tiers-lieux montrent leur pertinence dans le paysage français et entraînent d’autres à en créer… Ce cercle vertueux ne semble pas prêt de s’arrêter et ces modèles semblent avoir de beaux jours devant eux !

This article was written by Marie, « Marie, à vélo par tout temps, ou avec un chat dans les bras. »

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