Retour d’expérience sur les couches lavables
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- LE 2 novembre 2022

Notre aventure en couches lavables

Après 2 ans d’essais infructueux, me voici enceinte de 7 mois. Le choix du prénom n’est pas encore fixé. Le choix du zéro déchet n’est pas encore une évidence à la maison.

Papotage via WhatsApp entre copines en congé mat : une copine m’explique qu’elle vient d’acheter des couches “en gros” sur un site pour faire des économies, puis me montre une photo du tas de cartons rempli de couches jetables.
Horrible vision que celle-là ! Nous n’y avions pas pensé jusque-là. Mes protections intimes sont lavables pour des questions d’allergies. Mes cotons démaquillants sont lavables pour des questions d’écologie. Mais, si la grossesse est maintenant bien avancée, mon mari et moi n’avons pas encore bien visualisé que nous allons devoir changer des couches plusieurs fois par jour dans très peu de temps.

Mais cette vision des couches qui s’entassent m’est impossible. Je ne PEUX pas produire autant de déchets, alors que mon bébé, encore bien au chaud dans mon ventre, va bientôt vivre sur cette planète. Je refuse d’être celle qui va lui polluer sa planète. Je veux être celle qui va la sauver, pour lui (ou elle).
Branle-bas de combat, je me renseigne sur les couches lavables : types de couches, facilité d’utilisation, prix, nombre à acheter pour une utilisation au quotidien, etc. Reste un problème majeur : convaincre le futur papa. Facile, il n’a pas le choix car je suis en crise d’angoisse. A cause de la grossesse pense-t-il. A cause de l’éco-anxiété se rendra-t-il compte plus tard, il en fera lui-même les frais. Il me suit donc dans l’aventure car il comprend qu’il n’a pas le choix et ne peut pas laisser sa femme en larmes. 

Le choix des couches lavables

Mon bébé va commencer sa vie, gardé par sa mamie, car, du fait de notre séparation provisoire, je vais laisser notre ancien appartement et vivre chez mes parents pour quelques mois. Il faudra donc convaincre la future mamie, ce qui n’est pas mince affaire ! (Spoil : après coup, elle ne comprend même pas comment elle a pu dire non au départ…et convainc elle-même de nouveaux parents !)

Pour elle, je cherche donc le type de couches le plus facile d’utilisation pour la faire adhérer à notre choix. Cet article m’a beaucoup aidé dans ma recherche.

Ce seront des couches lavables dites “tout en un” ou TE1, à poche. Pourquoi ? Car le site me dit que le séchage est bien plus rapide. C’est une couche lavable idéale pour aller chez l’assistante maternelle ou en crèche.” Vendu !

Enfin, pas tout à fait il faut apporter quelques précisions : évolutives ou non ? (Oui, nous n’avons pas les moyens de racheter tout dans 6 mois.) Et du coup scratch ou pressions ? (Pressions pour que ça dure et que ça ne se détache pas par mégarde.)

Et puis pas encore, car il me faut maintenant faire des calculs savants : de combien de couches aurai-je besoin ? Je ne veux pas en prendre trop (rapport au prix sur le moment car nous nous équipons de tous les côtés) et je veux en prendre suffisamment pour ne pas avoir à mettre des couches jetables en attendant qu’elles aient fini de sécher (le sèche-linge est prohibé chez nous pour des raisons écologiques tout de même). Nous achèterons donc 25 couches pour commencer. Bien trop tard, je me rends compte que les couches que nous avons choisies viennent de Chine…

Pour la seule fois de ma vie, j’achèterai le jour du Black Friday, car avouons-le, c’est un investissement pour commencer. Mon mari ayant accepté les couches lavables, la condition était qu’elles soient neuves pour une question d’hygiène (la seconde main n’était pas encore un mode de vie). Quelques jours plus tard, nous recevrons ces petites choses colorées et craquantes qui nous font réaliser un peu plus que le changement de vie est imminent. ♥

La préparation des couches

et le (pré)lavage des couches

Avant toute chose, il nous faut les laver deux fois avant utilisation. Pas de lessive avec enzymes, pas d’essorage trop fort pour les couches. Mais plus fort pour les inserts. Il faudra faire un nouvel essorage à chaque fin de cycle. Mon gros ventre et moi avons donc lancé la machine, deux fois. Mon amoureux l’aura tendue, deux fois. Avec amour. Les premières d’une loooongue série. Qui auront lieu avec moins d’amour et parfois des gros mots, soyons honnêtes, puisque c’est là l’objet de cet article.

Les prochaines fois surtout, il y aura un prélavage avec une poudre antibactérienne et de l’huile essentielle d’arbre à thé pour éviter les bactéries ou les champignons.

Pour mettre entre la couche et les fesses de Bébé, nous avons prévu des voiles lavables. Ils tiendront un temps, seront remplacés par des voiles compostables, reviendront finalement, repartiront, etc. au rythme de nos humeurs. Ou plutôt de notre fatigue.

Les couches sont prêtes. Nous, toujours pas. Bébé non plus, il se fait attendre finalement.

Les premiers pas avec les couches lavables

Ca y est, notre petite bouille d’amour est là. C’est un magnifique petit garçon, une jolie surprise de presque 3kg500. Pourquoi vous parlai-je du poids ? Car il a là toute son importance.

Nos couches lavables sont adaptées dès la naissance. Enfin, dès 4kg. Ici, les 4 kg arriveront très vite, heureusement, car déjà, jeter ces premières couches utilisées quelques heures seulement me rend malade. (Sans compter sur Bébé qui fait pipi sur la couche toute neuve qu’on essaie de lui mettre… Le bonheur d’avoir un p’tit gars !)

Nous commençons donc notre vie avec les couches lavables à peine 10 jours après la naissance. Points positifs observés tout de suite :

  • en cas de pipi lors du changement – une fois sur trois donc – on n’a “qu’à” laver la couche !
  • pas de débordement de la couche dans le bas du dos en cas de grosse commission (contrairement aux bébés de mes copines) : l’élastique permet de tout maintenir dans la couche !

Points négatifs observés tout de suite : mettre une couche, ce n’est pas inné. Mettre une couche lavable encore moins, car on ne pense pas assez aux minuscules cuisses de notre crapule qui laissent passer l’humidité… Nous persévérons ! Enfin…pas la nuit, car nous n’arrivons pas à gérer notre manque de sommeil et le besoin incessant de manger de notre nourrisson.

Ce sera donc une couche jetable par nuit. Mais les nuits s’allongent très vite. On culpabilise moins…

La vie avec Mamie

Génial, nous maitrisons enfin la mise en place des couches et arrivons quasiment tout le temps à éviter les fuites !
Mais, bien trop tôt, le retour au travail se fait. Super Mamie a vu un documentaire sur les couches jetables, elle est finalement convaincue. Ouf ! Elle est aussi persévérante, et heureusement, car elle aussi a du mal à maitriser la mise en place de la couche autour de ces petites cuisses d’amour. Finalement tout se fait bien. Elle met les couches dans le seau et me laisse le lavage, c’est le deal.

Le choix de la nounou

Ca y est, ma mutation a été acceptée ! Il est donc temps de trouver une nounou pour ce petit bout d’homme qui prend déjà tant de place dans notre cœur.

Dans notre ville, la mission semble impossible. Et puis coup de chance, une nouvelle s’installe. Je l’appelle et lui parle immédiatement des couches lavables : pas de soucis pour elle. Quelques mois plus tard, quand nous arriverons chez elle, je lui montrerai la façon de mettre la couche, elle trouve ça facile, normal, logique finalement. Comme ma mère, elle mettra les couches dans un sac imperméable et…comme pour nous tous au début, il y a des fuites : je la rassure rapidement !

L’arrivée de bébé numéro 2

Quelques mois plus tard, Babychou 2 pointe enfin le bout de ses cellules dans mon ventre. Point négatif : je suis alitée beaucoup plus rapidement. C’est donc mon extraordinaire mari qui gère tout : la maison, les courses, la cuisine, Bébé 1…et les couches lavables ! Il n’a pas lâché et je suis tellement fière de lui ! ♥

Un léger problème digestif de Bébé 1 nous fera tout de même utiliser des couches jetables pendant un petit mois.

Et à son tour, Petit Chaton pointe le bout de son nez : c’est une magnifique petite fille. (On ne dirait pas, mais ça a son importance, rapport aux pipis qu’elle ne fait PAS au moment même où on la change : ouf !) 3kg500 également…mais avec perte de poids. Donc les couches lavables sont trop grandes. Nous attendrons deux longs mois !

Deux bébés donc car le grand n’est pas encore propre, à 18 mois. Nous avons pris des couches qui suivent l’enfant de la naissance à la propreté donc pas de problème en soit. Enfin, il faut quand même adapter la couche grâce aux pressions. Ca faisait bien longtemps qu’elles n’avaient pas été aussi petites. Heureusement, le grand est capable de me dire quand il a fait pipi et m’aide à le changer. La petite par contre n’aide en rien. MAIS ! Nous avons déjà l’expérience, et les fuites sont quasiment inexistante avec nous, avec la nounou et avec mes parents. Trop chouette !

Nous demandes quelques chouches supplémentaires sur la liste de naissance pour tenir le coup, car 25 couches, c’est vraiment léger à deux. Nous en aurons 7 de plus. 32 couches pour 2 enfants. Il va falloir être efficaces !

Nous vivons donc au rythme des machines. Si avant les couches étaient lavées au milieu des autres vêtements, nous en sommes maintenant à faire des machines de couches… Toujours sans sèche-linge. Nous attendons avec impatience que le grand soit propre car avec deux, même si le premier a besoin de moins de couches, ça reste une grosse charge mentale, mais que nous partageons, fort heureusement…

Finalement, il est propre rapidement, l’école approchant. Pour la deuxième, il nous faudra “seulement” 13 mois de plus (merci au grand frère d’avoir montré l’exemple !)

Un peu avant la fin des couches lavables, nous avons récupéré un sèche-linge. Il aura servi un peu… Juste pour les couches lavables. Il faut avouer que 4 ans de couches lavables quasiment non stop, c’est long. Nous commençons à en avoir marre, mais persévérons. Nous touchons au but : la propreté !

La nouvelle vie des couches

Ca y est, Babychou 2 est propre. Nous procédons donc à un dernier décrassage (bain dans du bicarbonate, puis lavage à 60 degrés des inserts), puis rangeons les couches dans un carton. Deux ont très vite eu un défaut de fabrication, nous les avons gardé pour les poupons de nos enfants, qui sont ravis de pouvoir changer leurs bébés. Et de toute façon, pouvaient-ils le faire avec autre chose qu’avec des couches lavables ?

Je prends des photos avant l’encartonnage, trouve un petit prix, poste l’annonce et oublie un peu tout ça, le Covid reprenant du terrain.

Finalement, quelques semaines avant l’entrée en maternelle de Babychou2, une maman venant juste d’accoucher de son deuxième me contacte, elle est convaincue et veut acheter mes couches.

C’est à la fois vraiment génial de laisser ENFIN tout ça derrière nous ! Mais en même temps, je suis triste car c’est finalement 4 ans de notre vie qui s’en vont. Heureusement, j’ai plein de photos de mes Petits Choux dans leur couches si craquantes qui me permettent d’être nostalgique…sans l’odeur ! ♥

Dans tous les cas, c’est une aventure que je ne regrette pour rien au monde et pour laquelle je suis fière d’avoir persévéré malgré la fatigue, les panières à linge débordantes et autres joyeusetés.
Tout ce que je fais au quotidien, je le fais pour mes deux petits monstres d’amour.

Cet article a été rédigé par Chloé, maman apprentie-écolo pour ses amours
et « maitresse au crayon de bois » (comme m’appellent les petits CP) pour former les futurs éco-citoyens !

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