Retour d’expérience de deux familles zéro déchet
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- LE 9 novembre 2022

Le zéro déchet en famille

Interview croisée de deux familles zéro déchet avec Jeanne, Grande Zizoue de l’Ecologie des éditions hiver, printemps et automne 2022 (dès sa première participation !) et Patricia, trésorière de Ma Petite Planète.

 

Bonjour Jeanne et Patricia ! Pourriez-vous vous présenter, ainsi que votre famille ?

Jeanne : Bonjour ! Je vis au Plessis-Robinson, une banlieue verte des Hauts-de-Seine, le 92. J’étais professeure des écoles avant mon traumatisme crânien il y a deux ans. Passionnée d’arts et d’écologie, je suis bénévole à la Maison du Zéro déchet à Paris dans le 12ème, ce qui me fait beaucoup de bien ! Mon mari est géologue et médiateur scientifique au Palais de la Découverte, très informé de l’urgence climatique et engagé lui aussi. J’ai un grand fils de 20 ans, un plus jeune de 15 ans.

Patricia : Bonjour ! Je travaille à Paris, mais depuis la rentrée scolaire de septembre, j’habite la moitié du temps en région parisienne, où les plus grands sont restés pour leurs études ou leurs débuts dans la vie professionnelle et dans le Pas-de-Calais, avec mon mari et les plus jeunes. Nous sommes 8, une famille recomposée ! Passionnée de loisirs créatifs, je suis de plus en plus engagée dans l’écologie. C’est d’autant plus important d’avoir une démarche zéro déchet en tant que maman d’une famille XXL !

Depuis quand pratiquez-vous le zéro déchet ? Qui a initié la démarche zéro déchet au sein de votre famille ? 

Patricia : Nous sommes dans une démarche zéro déchet depuis environ 2016. C’est moi qui suis tombée dans le zéro déchet et l’écologie : tout a démarré quand j’en ai eu marre de ramasser les flacons vides dans notre salle de bain ! Un jour, j’ai décidé de ne pas les ramasser, et ils se sont accumulés, car personne d’autre ne s’en occupait. J’ai été choquée par le volume de plastique que cela représentait et je me suis dit que c’était fini et que je n’en achèterai plus ! J’ai commencé à me documenter, et aller de plus en plus loin dans le zéro déchet et l’écologie.

Jeanne : C’est aussi moi qui suis moteur de la démarche, et la famille suit, nous sommes complémentaires ! Quand j’étais petite, j’étais déjà très sensibilisée à l’écologie et aux problèmes environnementaux. Il y a plus de 10 ans, alors que les filières de tri des déchets avaient déjà bien pris forme, j’ai contacté notre mairie pour mettre en place un composteur. Comme ça a pris des années, nous n’avons pas attendu pour composter nos biodéchets : des copains nous ont donné la clé de leur jardin.

 

Par quelles initiatives avez-vous poursuivi votre démarche zéro déchet ?

Jeanne : Le défi Famille zéro déchet, mis en place pour la première fois au niveau de la ville du Plessis-Robinson, en 2018 a été un vrai accélérateur. Ça nous a beaucoup motivé : nous n’étions plus tout seuls, nous avions des objectifs en famille avec une pesée de nos déchets tous les mois, il y avait des animations… Nous sommes passés rapidement aux courses tout en vrac, au shampoing solide, aux furoshikis.

Patricia : Après avoir enlevé tous les emballages de la salle de bain, j’ai porté notre attention sur les produits ménagers, leurs emballages mais aussi leur composition. Le zéro déchet, ce n’est pas qu’une question de déchet !

Qui est le/la plus investi.e au sein de votre famille ? Ces temps-ci, on parle beaucoup de la charge mentale des femmes, qui se retrouvent souvent à assurer la majorité des tâches domestiques, avez-vous l’impression que c’est le cas dans votre famille ?

Jeanne : Ce schéma habituel ne se retrouve pas au sein de ma famille. Mon mari en fait énormément, même avant mon accident. Aujourd’hui, il assure plus de tâches domestiques que moi, même si c’est plutôt moi qui impulse au niveau des gestes écolos.

Patricia : Du côté de ma famille, la charge mentale repose sur moi, même si mon mari est de bonne volonté. C’est moi qui cuisine par exemple. Mon mari en fait de plus en plus, notamment parce que je suis désormais la moitié du temps en région parisienne. La démarche zéro déchet permet d’alléger certaines tâches ménagères !

Comment avez-vous fait pour engager les enfants ? Quels sont vos conseils ? Votre démarche zéro déchet a-t-elle eu un impact sur eux ?

Jeanne : La première action, ça a été de faire ensemble l’autopsie de notre poubelle. Puis, il a fallu redéfinir les règles. Je leur rappelle de temps en temps pour les motiver qu’ils seront contents de se dire que leurs parents ont fait des choses, qu’ils ne sont pas restés passifs. Notre plus grand craque de temps en temps quand il est tout seul. Le plus jeune est désormais investi dans l’EcoLab de son lycée !

Patricia : De notre côté, nos enfants ne sont pas parfaits non plus, ils ont aussi parfois des petits craquages pour des paquets de gâteaux par exemple !

Comme on cuisine beaucoup, j’ai d’abord fait passer la démarche aux enfants par la cuisine. J’ai ainsi remplacé les gâteaux industriels par des goûters maison. Nous les avons aussi emmenés de temps en temps faire des nettoyages en forêt, et maintenant c’est un automatisme : nous ne partons jamais nous promener sans un sac.

Avec les grands, nous discutons beaucoup d’écologie, Certains se laissent porter tandis que d’autres sont plus investis, comme mes filles, qui se sont engagées comme éco-déléguées au lycée et participent à des cleanwalks.

Avec le petit dernier, on fait des loisirs créatifs zéro déchet. Il est content, il raconte notre vie zéro déchet à ses copains : les nettoyages de plage, sa maman végan… Il en retire même une petite fierté et j’ai rencontré grâce à lui et ses copains des parents qui avaient les mêmes préoccupations écologiques. Sans qu’ils s’en rendent compte, les enfants sont moteurs !

Un grand merci à Jeanne et Patricia pour leur disponibilité.

    Cet interview a été réalisé par Agathe L., sa devise : « On n’est jamais trop petit pour faire une différence” (Greta Thunberg)

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