L'impact environnemental des énergies ?

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L’impact environnemental des énergies

- LE 28 mars 2023

Pour atteindre l’objectif de neutralité carbone que la France s’est fixé d’ici 2050, il est nécessaire de mesurer les émissions de CO2 produites pour chacune des énergies afin de mettre en place des plans de suivis et d’actions.

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Les énergies aujourd’hui

Aujourd’hui le monde repose en grande partie sur les énergies fossiles, qui accompagnent le développement de la société telle que nous la connaissons.

En 2018, les énergies fossiles que sont le pétrole, le gaz et le charbon représentent 81% de l’énergie consommée par toute l’humanité. Le pétrole, principalement utilisé dans les transports, représente 31% de la consommation d’énergie mondiale, le charbon 27%, très prisé pour produire de l’électricité et le gaz 23%, utilisé davantage pour chauffer les logements. (source : JM Jancovici, Un Monde Sans Fin, 2021)

La part de la biomasse représente environ 10 %, l’hydroélectricité compte pour 2,5 % de la consommation d’énergie primaire mondiale, le nucléaire 4,9 %. La part des autres énergies (solaire, éolien, géothermie) représente seulement 2,0 %.

Les énergies, nécessaires à notre quotidien moderne, sont émettrices de gaz à effet de serre et notamment de dioxyde de carbone (CO2), principale cause du dérèglement climatique.

C’est la combustion des énergies fossiles (pétrole, charbon, gaz) qui augmente principalement les niveaux de CO2 dans l’atmosphère, responsable de l’augmentation de l’effet de serre. C’est un phénomène à la base naturel qui conditionne la température moyenne de la Terre, mais celui-ci est amplifié par la hausse des émissions de gaz à effet de serre, ce qui dérègle le climat.

Le plus répandu de ces gaz étant le CO2, les autres gaz à effet de serre (Méthane (CH4), protoxyde d’azote (N2O),…) sont convertis en équivalent CO2 et on les quantifie en tonne équivalent CO2.

Les émissions liées à la combustion d’énergie fossile représentent 85% des émissions de CO2 dans le monde.

Par ailleurs, dans le monde, 30% des émissions de CO2 sont dues à la production d’électricité. On va donc s’intéresser à l’impact environnemental des différentes sources de production d’électricité.

L’impact environnemental des énergies

Pour mesurer l’impact environnemental des énergies, il faut regarder l’analyse de cycle de vie (ACV), et prendre en compte l’extraction des matières premières nécessaires à la fabrication du produit, la distribution, l’utilisation, la collecte, le transport, le recyclage et la gestion des déchets en fin de vie. L’Agence de l’environnement et de la maîtrise de l’énergie (ADEME) publie sur la [Base carbone] les facteurs d’émissions de CO2 des différentes sources de production d’électricité exprimés en gramme de CO2 équivalent par kilowattheure. Ces chiffres sont des ordres de grandeur, qui peuvent varier de 10 à 50% en fonction de la puissance de l’installation, de sa technologie ou encore de sa localisation. Ils apportent toutefois un éclairage permettant notamment de comparer les énergies renouvelables avec les différentes énergies conventionnelles.

Emissions-de-CO2-par-filiere-energetique-1

Ainsi, l’ACV de la production d’électricité à partir de charbon affiche un bilan carbone à 1060 gCO2eq/kWh contre 730 gCO2eq/kWh pour le fioul et 418 gCO2eq/kWh pour le gaz. L’électricité produite à partir de charbon est plus de 2,5 fois plus carbonée que celle produite à partir du gaz. Mais surtout, l’électricité produite à partir de charbon émet 19 fois plus de gaz à effet de serre dans l’atmosphère que l’électricité photovoltaïque, et 150 fois plus que l’électricité produite par une éolienne.*

L’électricité éolienne :
La production d’électricité issue de la filière éolienne est l’une des moins émettrice de CO2. La production d’électricité issue de la filière éolienne implique d’autres impacts environnementaux tels que l’utilisation des sols, avec un impact sur la faune et la flore, des conséquences sur les paysages et la génération de nuisances sonores. L’analyse de leur cycle de vie montre que ces turbines n’émettent pas de CO2, mais les processus de fabrication, de mise en œuvre, de maintenance, d’exploitation et de fin de vie ont un bilan carbone faible, mais non négligeable. L’ADEME, évalue l’empreinte de la filière à 14,1g CO2eq/kWh pour l’éolien et 15,6g CO2eq/kWh pour l’éolien en mer.*

L’électricité hydraulique :
L’électricité d’origine hydraulique présente l’avantage d’avoir une faible teneur en carbone. Une moyenne de 6 g CO2eq est émise dans l’atmosphère pour produire 1 kWh.*

L’électricité photovoltaïque :
Le développement du photovoltaïque n’est pas neutre non plus en termes d’occupation des sols ou d’utilisation de matériaux, mais son empreinte carbone reste néanmoins moindre avec une production de 43gCO2eq/kWh.*
L’énergie nucléaire :
Une centrale nucléaire n’émet pas de CO2 en production. L’analyse de son cycle de vie, de l’extraction de la matière première au stockage des déchets, démontre un bilan carbone de 6g CO2eq/kWh. Certes, le nucléaire est une énergie qui émet très peu de CO2, mais ce n’est pas pour autant une énergie propre. En effet, la production d’électricité nucléaire génère des déchets nucléaires dangereux. Chaque année, 23 000 m³ de déchets nucléaires sont produits. Une partie de ces déchets sont hautement radioactifs et le resteront pendant plusieurs années. L’eau nécessaire pour refroidir le système est aussi un sujet qui accentue les tensions sur la ressource en eau.*

In fine, aucune énergie n’est neutre sur l’environnement. La production d’énergie est nécessaire aujourd’hui pour faire fonctionner nos industries, les transports mondialisés, et les utilisations du numérique entre autres. Les énergies renouvelables ne pourront jamais produire l’énergie que produisent le charbon, le pétrole et le gaz, et si nous voulons éviter l’emballement climatique planétaire (rester sous les +2°C par rapport à 1850), la consommation de ces énergies fossiles doivent au plus vite être stoppés. Limiter notre nombre de machines, de kilomètres parcourus, de produits transformés, c’est se qu’on appelle la sobriété. Sans sobriété, les énergies renouvelables resteront l’équivalent d’un pansement sur un gazoduc.

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