L’histoire d’un Monde Durable
Samedi 10 juillet 2072, 8h, vélo-gare de Paris Montparnasse.
Les quais sont bondés, les Parisien.ne.s se pressent, c’est une fourmilière matinale qui démarre. Nous sommes le premier jour des vacances, tout le monde se prépare pour le grand voyage. En déambulant entre les petites valises en osiers et les bancs de chêne, il est possible de voir tous les métiers. Il est aisé de les reconnaître, ils ne prennent souvent pas la peine de retirer leur tenue de travail. De toute façon ils pourront louer tout ce qu’il faut en arrivant à destination. Pourquoi posséder un maillot de bain lorsqu’on vit à Paris ?
Ainsi nous voyons quelques maraîchers urbains avec leur chapeaux de paille. Ce sont les moins nombreux assurément, leur saison commence, ce n’est pas le moment pour eux. Non, les plus représentés sont les artisans, de toutes sortes. Avec leurs sabots et leur tablier de cuir, ils sont nombreux à partir aujourd’hui. Les ébénistes ont encore des copeaux dans les cheveux, les couturier.ère.s sont les plus chics et les maroquinier.ère.s les mieux chaussé.e.s.
Mais déjà la cloche sonne ! Un murmure parcourt les wagons chargés : « Aller il faut pédaler ». Doucement, des centaines de vacanciers commencent leur labeur, les roues s’amorcent, le train s’ébranle, les gouttes de sueur apparaissent. Une légère assistance électrique aide à faire bouger l’imposante structure. Ainsi le périple commence. À la vitesse de 30 km/h, ils.elles devraient arriver au Mans ce soir. Demain ils.elles atteindront Rennes et le surlendemain les environs de Vannes pour la première baignade !
En attendant, la vie s’organise dans le train.
Après l’effort initial du départ, certains passagers sont déjà épuisés, essentiellement des personnes peu habituées aux efforts physiques. Mais aussitôt le relais se fait avec les ouvrier.ère.s agricoles ou les travailleur.se.s du bâtiment plus endurant.e. Non loin, des jeux de cartes et de sociétés fleurissent sur les tables. Beaucoup discutent entre eux, les journaux et magazines circulent. Un peu partout de la musique se fait entendre.
Le soir venu, les passagers épuisés sortent des wagons. La vélo-gare du Mans leur assure un accueil gourmand, toutes les productions locales sont disponibles, des fruits aux légumes en passant par les conserves. Apothéose du bonheur, un fromager a installé son stand à côté de son vélo cargo, les produits laitiers sont peu communs et appréciés. Non loin, nous voyons les maraîcher.ère.s descendu.e.s de Paris parler avec leurs homologues. C’est une profession très respectée, i.els sont un maillon essentiel de la société. D’autres passagers rejoignent directement l’auberge de terre paille, trop fatigués pour faire du tourisme.
Les chambres sont spacieuses, 20m2 par famille, un luxe. Un poêle à bois trône au milieu, son tas de bois sec dans un coin. La cuisine se fait dans le bâtiment commun, une boisinière géante assure une cuisson succulente de petits légumes. Des odeurs de pain chaud arrivent aussi à leurs papilles affamées. Les voyageurs se mettent progressivement à table, les sirops circulent, les bières locales aussi. Une paysanne généreuse partage un saucisson avec sa tablée, les chanceux. C’est à ce moment qu’un jeune homme se lève et commence à chantonner guitare à la main, il est vite rejoint par d’autres. Beaucoup ont pensé à emmener leur instrument, quel concert !
La fête ne se prolonge pas, les rares lampes coûtent chère à utiliser, il sera toujours temps de profiter demain. Le voyage continue et les ronflements sont nombreux dans la nuit noire et silencieuse.
Stricto-sensus, un monde sans énergie n’existe pas. Comme tu le sais, notre monde est absolument rempli d’énergie partout. Mais de façon plus réaliste, nous avons imaginé un monde sans énergie FOSSILE. C’est-à-dire sans source d’énergie qui, une fois consommées, sont définitivement perdues comme le pétrole, le gaz, le charbon ou encore le nucléaire avec les minerais d’uranium.
Et pourquoi le monde est si différent sans ces énergies ? La réponse est simple, 80% * de l’énergie aujourd’hui utilisée par les humains est d’origine fossile ! Autant dire que si on les retire, c’est comme si je te privais de presque tout ton argent de poche… Tu ne vas plus faire grand chose, ou plutôt tu ne fera plus les mêmes choses, ou différemment ! En résumé, un monde sans énergie fossile n’est pas un monde mort, bien au contraire !
Par contre il ne faut plus compter sur la voiture pour nous transporter, le chauffage et la cuisine sont principalement au bois et il y a très peu de viande au menu. Il n’y a pas ou peu d’objets hight-tech comme le téléphone et nous devons globalement nous contenter de peu de possessions personnelles. Par contre, la joie, l’entraide et la convivialité sont toujours et encore plus fortes ! Elles ne dépendent pas des énergies fossiles, tu peux donc en abuser en abondance !
Este artículo fue escrito por Gurvan, sa devise : A bicyclette pour la planète ! Et en plus je roule aux légumes bio.
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