L’énergie est indispensable dans nos sociétés actuelles. Elle est également au cœur des questionnements sur la transition écologique. Alors sur ce sujet, où en est la France ? Petit état des lieux !
La majeure partie des chiffres présentés ici sont tirés du rapport “Chiffres clés de l’énergie – édition 2022” publié sur le site du ministère de la transition écologique.
La production d’énergie primaire en France en 2021
Sans surprise, la majeure partie de l’énergie produite en France provient du nucléaire, à savoir 75%. Viennent ensuite 17% des énergies renouvelables, thermiques et déchets (bois de chauffage, déchets incinérés, biogaz, biocarburants…) puis les énergies renouvelables électriques (7%, hydraulique, éolien, le solaire, photovoltaïque…). Une infime partie de l’énergie produite en France est d’origine fossile (moins de 1 %).
En ce qui concerne l’indépendance énergétique de la France, il faut savoir qu’en 2021 55% de l’énergie consommée en France était produite sur le territoire. D’où provenait le reste d’énergie importée? Pour le pétrole, importé en quasi totalité, les deux fournisseurs principaux étaient le Kazakhstan (13% du total) et les Etats-Unis (13%), suivis de l’Algérie (12%) et du Nigéria (12%). Le gaz fossile* provenait en majorité de Norvège (32%) puis de la Russie (22%). Le charbon, représentant une très faible part de l’énergie consommée en France (cf paragraphe suivant) était majoritairement importé d’Australie et de Russie.
La consommation d’énergie primaire en France en 2021
En 2021, la consommation d’énergie primaire en France provenait :
- à 40% du nucléaire
- à 28% du pétrole
- à 15% du gaz fossile*
- à 14% des énergies renouvelables. Le bois-énergie, quasi exclusivement dédié
au chauffage, demeure la première source d’énergie renouvelable consommée en France (quasiment 5% sur les 14%) loin devant l’électricité d’origine hydraulique (environ 2%) et l’éolien (1,3%). - à 3% du charbon.
La part des énergies renouvelables, encore basse, a pourtant plus que doublé depuis 1990.
L’énergie consommée en 2021 l’était en majeure partie par les transports (31%, très largement dominée par les produits pétroliers) et le secteur résidentiel (31%, majoritairement de l’électricité et du gaz fossile*), puis par l’industrie (19%), le tertiaire (16%, principalement de l’électricité) et enfin l’agriculture (3%, mais 71% de cette consommation est alimentée par les produits pétroliers).
Portée par la reprise économique post-Covid, la consommation d’énergie a rebondi par rapport à 2020 (+ 4,1%) sans retrouver son niveau de 2019 (- 1,6%). Par rapport à 2019, elle est en baisse dans les transports, l’industrie et le tertiaire, mais progresse dans le résidentiel. Après une croissance quasi continue entre 1990 et 2001, la consommation finale énergétique s’est ensuite infléchie (- 0,5 % en moyenne annuelle entre 2011 et 2021).
Si l’on fait un focus sur le secteur résidentiel, il est intéressant de voir qu’au 1er janvier 2022, seules 5% des résidences principales sont peu énergivores (classe énergétique A ou B) alors que 17% sont encore considérées comme “passoires énergétiques” (classe F ou G). La majorité des résidences principales sont classées D (32%).
Où en est-on des objectifs nationaux de baisse de consommation d’énergie ?
La programmation pluriannuelle de l’énergie (PPE) fixe les objectifs suivants de réduction de la consommation d’énergie par rapport à 2012 :
• consommation finale d’énergie : – 7,5 % en 2023 et – 16,5 % en 2028 ;
• consommation primaire de gaz fossile* : – 10 % en 2023 et – 22 % en 2028 ;
• consommation primaire de pétrole : – 19 % en 2023 et – 34 % en 2028 ;
• consommation primaire de charbon : – 66 % en 2023 et – 80 % en 2028.
Nous sommes encore en dessous des objectifs avec entre 2021 et 2021:
- une diminution de 4,3% de la consommation finale d’énergie
- une diminution de 3,4% de la consommation primaire de gaz fossile*
- une diminution de 17,0% de la consommation primaire de pétrole
- une diminution de 44,0% de la consommation primaire de charbon
Ces informations peuvent être facilement consultées sur le site de l’observatoire Climat Energie où sont présentés les objectifs de la PPE et les chiffres réels observés.
Et les objectifs d’énergies renouvelables ?
La loi relative à l’énergie et au climat de 2019 fixe pour la France un objectif de 33% d’énergie produite à partir de sources renouvelables dans la consommation finale brute d’énergie en 2030. Selon l’observatoire Climat Energie, l’objectif pour 2021 était de 23,7% de part d’énergies renouvelables dans la consommation d’énergie versus 19,3% réellement réalisées. Depuis 2005, la production primaire d’énergies renouvelables a pourtant augmenté de 85 %, notamment du fait de l’essor de l’énergie éolienne, des pompes à chaleur et des biocarburants.
Comme nous avons pu le voir, la France est encore loin d’atteindre les objectifs énergétiques qu’elle s’est fixés, notamment en terme de développement de la part des énergies renouvelables ou encore de réduction de la consommation énergétique. Sur ce dernier point, n’hésitez pas à parcourir nos autres articles de blog comme par exemple celui sur la sobriété énergétique ou encore le Top des gestes pour diminuer sa consommation d’énergie !
*l’association Parlons Climat recommande désormais d’utiliser le terme gaz fossile pour remplacer le terme gaz naturel, trompeur sur la nature de cette ressource qui fait partie des trois énergies fossiles avec le pétrole et le charbon.
Este artículo fue escrito por Emilie, Ecolo imparfaite mais “il ne faut pas attendre d’être parfait pour commencer quelque chose de bien” (Abbé Pierre)
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